Identifier les risques spécifiques des centres de traitement de matières

Sites de traitement des déchets, des causes d’incendies multiples

Les centres de tri, de valorisation ou de stockage présentent des conditions propices aux phénomènes thermiques. Les causes sont multiples, souvent combinées :

  • Nature des matériaux : papiers, cartons, plastiques, bois, textiles… Autant de matières à fort pouvoir calorifique.
  • Présence de composants sensibles : batteries lithium, aérosols, bonbonnes de gaz, piles jetées dans les flux résiduels.
  • Effet d’inertie thermique : les tas de matières organiques, mal ventilés, peuvent engendrer des montées en température progressives.
  • Activité mécanique constante : friction sur convoyeurs, blocages dans les machines, échauffement des moteurs.

Ces conditions, couplées à un environnement souvent poussiéreux, rendent les sites particulièrement vulnérables aux départs de feu.

Les composants électroniques, un risque croissant de départ de feu

D’après les données de France Assureurs, les centres de tri ont connu près de 230 départs de feu entre 2017 et 2019. Un chiffre en constante augmentation, en partie dû à la présence croissante de composants électroniques dans les flux.

Les sinistres recensés sont souvent de même nature :

  • Surchauffe d’un moteur ou équipement électrique,
  • Échauffement spontané dans un tas de matière en attente,
  • Présence d’un objet dangereux introduit par erreur (batterie, bonbonne…),
  • Malveillance ou négligence humaine.

Les conséquences d’un incendie sur un site de gestion des déchets peuvent être lourdes : perte d’exploitation, destruction de bâtiments, mise en péril des autorisations d’exploiter.

Bonnes pratiques organisationnelles pour limiter les risques incendies sur sites sensibles

Un dispositif de prévention efficace repose d’abord sur l’organisation du centre de gestion des déchets lui-même. Avant même de parler de technologie ou de capteurs thermiques, ce sont les routines internes, la rigueur opérationnelle et l’implication des équipes qui conditionnent la capacité à éviter les situations à risque.

Structurer la prévention dès l’amont

La première étape consiste à désigner un responsable sécurité clairement identifié, chargé de piloter les actions de prévention, de coordonner les inspections et de faire vivre les consignes en interne. Ce référent est également le garant de la bonne circulation de l’information, notamment lors des remplacements ou des changements d’équipes.

Dans les centres de tri, certaines zones sont particulièrement sensibles aux élévations de température. Une cartographie précise doit être établie, recensant notamment :

  • les halls de stockage de matériaux combustibles (papier, plastique, bois),
  • les zones de broyage ou de compactage,
  • les locaux techniques et postes électriques,
  • les aires de maintenance,
  • les espaces confinés ou mal ventilés.

Ces points critiques doivent être clairement identifiés, mis à jour régulièrement, et partagés avec l’ensemble du personnel du site.

L’organisation des flux joue elle aussi un rôle déterminant. Lorsque les flux de matières, de véhicules et d’interventions humaines sont mal pensés, cela augmente les probabilités de croisement dangereux : par exemple, entre des engins en activité prolongée et des matériaux à fort pouvoir calorifique. Un circuit logique et fluide réduit ces frictions et améliore la visibilité sur le terrain.

Créer une culture de la vigilance

La prévention ne fonctionne pas sans la mobilisation du terrain. Une formation initiale à la sécurité doit être prévue pour chaque nouvel arrivant, y compris les intérimaires ou sous-traitants. Mais l’enjeu va bien au-delà : il s’agit d’ancrer une vigilance quotidienne, presque réflexe.

Pour cela, les responsables QHSE ont tout intérêt à organiser des briefs réguliers, à afficher les consignes essentielles à proximité des zones sensibles et à valoriser les comportements proactifs. Ainsi, lorsqu’un collaborateur signale un point chaud ou anticipe un problème de ventilation, sa démarche doit être reconnue. En effet, elle participe directement à la sécurité collective.

Il est également recommandé de mener des exercices d’évacuation a minima une fois par an. En les chronométrant, en analysant les points d’amélioration et en partageant les résultats avec l’équipe, on transforme ces tests en leviers d’apprentissage collectif.

Quelles mesures techniques mettre en œuvre sur site ?

Une organisation solide et des équipes formées sont essentielles, mais elles doivent être accompagnées de dispositifs techniques adaptés à la nature du site. Les centres de traitement de matériaux présentent en effet des environnements complexes, souvent sujets à la poussière, à l’humidité ou à des variations importantes de température. Tous les équipements ne sont pas conçus pour y résister, ni pour prévenir les départs de feu à temps.

Aménager les zones sensibles avec rigueur

Les infrastructures de traitement des déchets doivent être pensées pour limiter la propagation thermique et faciliter la détection d’anomalies. Cela passe par :

  • l’implantation de zones de stockage bien aérées et compartimentées,
  • la mise en place de seuils de sécurité entre les matières combustibles et les équipements mécaniques,
  • l’accessibilité facilitée aux moyens d’extinction ou de refroidissement (R.I.A, sable, etc.),
  • une bonne gestion de la hauteur et de la densité des tas, pour éviter les effets de fermentation interne.

Un espace bien conçu n’éteint pas le risque d’incendie, mais il en réduit la vitesse de développement. C’est un premier maillon essentiel avant même l’intervention humaine ou technique.

Renforcer les contrôles sur les installations et équipements

L’un des angles morts des sinistres industriels reste la détérioration progressive des machines. Câbles usés, roulements fatigués, moteurs sous-dimensionnés : autant de micro-défauts qui, à terme, peuvent générer des points chauds.

Les centres de traitement et valorisation des déchets performants s’appuient sur une politique de maintenance préventive incluant :

  • des inspections visuelles planifiées (hebdomadaires ou mensuelles selon les zones),
  • des mesures par caméra thermique portative sur les points sensibles (armoires électriques, moteurs, extracteurs…),
  • une traçabilité des anomalies constatées et des actions correctives.

Lorsque ces opérations sont rigoureusement menées, elles permettent de détecter des hausses de température anormales bien avant que les conditions d’un départ de feu soient réunies.

Adopter des dispositifs de surveillance intelligents

La surveillance humaine, aussi impliquée soit-elle, a ses limites : elle ne peut couvrir tous les espaces, en continu, ni détecter une température de 80°C dans un coin de stock à 4h du matin. C’est là que les solutions autonomes de détection précoce des départs de feux prennent tout leur sens.

Sur les sites les plus exposés, il est conseillé de coupler la présence humaine avec :

  • des capteurs de température ambiante ou ponctuelle,
  • des caméras thermiques fixes couvrant les zones de stockage ou de transit,
    un système de détection algorithmique, capable d’ignorer les fausses alertes (comme les engins de chantier ou les vapeurs non critiques) pour ne déclencher qu’en cas de réelle élévation thermique.

Certains systèmes professionnels, comme ceux proposés par Kooi, combinent ces trois niveaux dans une seule solution clé-en-main. Reliés à un centre de supervision actif 24/7, nos dispositifs de détection des incendies permettent un traitement ultra-rapide des anomalies, en moins de 8 secondes grâce à notre centre d'alarme dédié, pour maximiser les chances d’intervention avant propagation.

Conformité réglementaire et responsabilité ICPE

Les enjeux liés à la prévention des incendies dans les centres de tri ne se limitent pas à la sécurité opérationnelle. Ils sont également encadrés par un cadre réglementaire exigeant, notamment pour les installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE). En cas de manquement, les conséquences peuvent être lourdes : suspension d’activité, sanctions administratives, voire mise en cause de la responsabilité pénale de l’exploitant.

Les obligations légales à respecter en matière de prévention thermique

Dès lors qu’un site relève du régime ICPE (rubriques 2710, 2780, 2791 notamment), il est tenu de respecter un ensemble de prescriptions techniques fixées par arrêté préfectoral ou ministériel. Parmi les plus courantes :

  • la mise en œuvre d’un plan de prévention du risque thermique dans les zones de stockage,
  • la présence d’équipements de détection et de lutte adaptés à la nature des matières traitées,
  • des visites régulières (internes ou externes) pour contrôler l’état des installations électriques, mécaniques et de ventilation,
  • l’obligation de disposer d’un plan d’intervention et de consignes affichées à jour pour tous les opérateurs.

Les inspections de la DREAL ou des SDIS portent souvent sur ces points. En cas d’incident, le caractère “prévisible et évitable” du sinistre est souvent évoqué, ce qui engage directement la responsabilité du site si les mesures de prévention n’ont pas été mises en œuvre.

Comment se préparer à un contrôle ou un audit de conformité ?

La meilleure stratégie face aux obligations réglementaires reste l’anticipation. Plusieurs bonnes pratiques permettent de se préparer sereinement à une inspection :

  • Maintenir un registre de sécurité à jour, incluant les dates des rondes, les anomalies relevées et les actions correctives menées.
  • Organiser un audit interne tous les 6 ou 12 mois, pour évaluer les écarts éventuels avec les exigences du site de recyclage ou gestion des déchets.
  • Documenter les actions de formation du personnel et les exercices d’évacuation menés.
  • Justifier le choix des dispositifs techniques mis en place (caméras thermiques, capteurs, protocoles de levée de doute…).

A noter : pour les ICPE soumises à autorisation, il est également recommandé de se référer aux guides techniques de la DGPR (notamment les guides D9/D9A), qui précisent les attentes de l’administration en matière de prévention incendie.

Aller plus loin avec une solution de détection précoce par imagerie thermique

Même en respectant scrupuleusement les obligations réglementaires et en appliquant les bonnes pratiques de terrain, le risque zéro n’existe pas. Sur un site sensible de gestion des déchets, les départs de feu peuvent se déclencher de manière insidieuse : un point chaud dans un coin de stockage mal ventilé, un roulement qui chauffe après des heures d’activité, une batterie endommagée au fond d’un flux mal trié…

Dans ces conditions, le meilleur levier reste la détection précoce, avant toute émission de fumée ou de flamme. Et c’est précisément ce que permet l’imagerie thermique, associée à une analyse intelligente des signaux.

RED, la solution intégrée pour les sites sensibles

La solution de détection précoce RED de Kooi combine ces trois dimensions :

  • une caméra thermique 360°, capable de couvrir jusqu’à 70 000 m²,
  • une analyse algorithmique embarquée, pour éviter les fausses alertes,
  • une connexion directe au centre d’alerte Kooi, actif 24h/24 et 7j/7, pour garantir une levée de doute rapide.
Pensée pour les environnements exigeants comme les centres de tri ou les installations classées, RED permet une installation en moins de 30 minutes, sans engagement, avec un suivi en temps réel via un portail client dédié.
En clair, RED n’est pas une simple caméra, mais un dispositif de prévention complet, conçu pour agir avant que le sinistre ne démarre.

 

Votre site est-il bien préparé contre les risques de départs de feux ? Faites le point avec un expert Kooi.
Nos équipes vous proposent un diagnostic gratuit de vos zones à risque, et vous accompagnent dans la mise en place d’une stratégie de surveillance thermique adaptée à votre environnement.

Contactez-nous

Dernières nouvelles

L'expérience Kooi est un levier essentiel pour accompagner nos clients dans la réussite de leurs projets. Découvrez toute notre expertise à travers nos actualités et nos blogs ici.