Les incendies sur les sites de recyclage ne sont ni rares, ni imprévisibles. Ils constituent un risque structurel de cette activité, en raison de la nature même des matériaux stockés et traités : déchets plastiques, papiers, cartons, textiles, gaz résiduels, métaux, huiles usagées, et surtout… batteries au lithium.
Ces dernières sont devenues en quelques années l’un des principaux facteurs de départs de feu, notamment dans les bennes de collecte et les centres de tri. Selon une étude du Service Départemental-Métropolitain d’Incendie et de Secours du Rhône (SDMIS), les batteries au lithium seraient impliquées dans 25 % des incendies sur les sites de traitement de déchets.
Une hausse spectaculaire des sinistres
Les chiffres de l’État confirment cette tendance. Le BARPI (Bureau d’analyse des risques et pollutions industrielles), qui centralise les données relatives aux incidents technologiques en France, a observé une explosion des sinistres dans le secteur :
- En 2009 : 7 incendies recensés sur des sites de recyclage
- En 2019 : 56 incendies recensés
Soit une hausse de plus de 700 % en 10 ans, notamment en lien avec l'augmentation des épisodes de fortes chaleurs, qui favorisent les phénomènes d’auto-échauffement.
Le secteur du recyclage, 3e activité industrielle la plus touchée par les incendies
Dans le classement des secteurs d’activité les plus concernés par les incendies industriels en France, les installations de traitement et valorisation des déchets arrivent en troisième position, juste derrière :
- l’industrie chimique,
- la production animale,
- … et le traitement des déchets
Ce constat souligne à quel point la gestion du risque incendie est un enjeu central pour les acteurs de la filière, tant pour la sécurité des personnes que pour la pérennité économique des installations.
Pourquoi les dispositifs classiques ne suffisent plus
Sur les sites de recyclage, les systèmes traditionnels de détection incendie sont souvent présents, car ils font partie des exigences réglementaires de base. Pourtant, dans la pratique, leur efficacité reste limitée face aux caractéristiques spécifiques de ces environnements.
1. Une détection trop tardive, quand l’incendie est déjà là
Dans de nombreux cas, le foyer s’est déjà propagé quand l’alerte est déclenchée.
2. Les sprinklers : une réponse, mais pas une prévention
Les systèmes d’extinction automatique de type sprinklers sont conçus pour éteindre un feu déjà déclaré. Bien que très efficaces dans certains contextes (entrepôts logistiques notamment), ils présentent plusieurs limites :
- Ils déclenchent souvent sur un point précis, laissant le reste du site vulnérable.
- Ils n’empêchent pas les dommages structurels causés par la chaleur ou la fumée.
- Ils peuvent entraîner des coûts de remise en état importants après activation.
Autrement dit, les sprinklers limitent les conséquences, mais n’agissent pas à la source du problème.
3. Les détecteurs de flamme : inutiles en cas de feu couvant
Très répandus dans l’industrie, les détecteurs de flamme sont conçus pour repérer l’émission infrarouge ou ultraviolette des flammes. Leur principal défaut dans le secteur du recyclage ? Ils sont aveugles aux feux couvants, qui représentent pourtant une majorité des départs d’incendie :
- Pas de flamme visible,
- Pas de fumée immédiate,
- Mais une montée en température lente et localisée.
4. Des risques de fausses alertes élevés
Sur un site de recyclage, de nombreuses sources de chaleur temporaires circulent : véhicules, engins de chantier, moteurs à l’arrêt. Résultat : les détecteurs traditionnels mal calibrés peuvent :
- générer des faux positifs,
- entraîner des interventions inutiles,
- ou au contraire, masquer un vrai risque.
Cette incertitude provoque une usure de l’attention des équipes et fragilise l’organisation de la sécurité sur site.
Anticiper au lieu de subir : l’intérêt des détecteurs autonomes d’incendies
À l’heure où les sinistres sur les sites de recyclage sont en forte hausse, prévenir devient essentiel. C’est précisément ce que permettent les systèmes de détection incendie autonomes, qui introduisent un changement de paradigme : passer d’une détection passive à une surveillance active, continue et intelligente.
Une technologie fondée sur la thermographie
Les détecteurs incendie autonomes s’appuient sur une caméra thermographique, capable de mesurer la température de chaque point dans son champ de vision. Contrairement aux capteurs classiques (fumée, flamme), cette technologie peut :
- repérer un point chaud localisé à l’intérieur d’un amas de déchets,
- suivre l’évolution de la température en temps réel,
- déclencher une alerte bien avant l’apparition de flammes ou de fumée.
Ainsi, les systèmes de détection incendie par caméra thermographique sont capables d’identifier un risque d’incendie plusieurs heures à l’avance.
Une surveillance autonome, sans présence humaine
Autre atout majeur : ces systèmes fonctionnent de manière totalement autonome :
- Alimentation embarquée (batteries, panneaux solaires ou générateurs),
- Transmission des données en temps réel via réseau 4G/5G sécurisé,
- Analyse automatisée des images, grâce à une intelligence artificielle intégrée,
- Alertes envoyées instantanément à une équipe dédiée (centre de surveillance ou équipe client).
Cette autonomie rend le dispositif de prévention incendie idéal pour les zones peu surveillées, comme les aires de stockage extérieures, ou les périodes creuses (nuit, week-ends, jours fériés).
Une détection intelligente, qui évite les fausses alertes
L’un des grands enjeux de la sécurité incendie est la fiabilité des alertes. Les systèmes traditionnels sont souvent sources de faux positifs (poussière, vapeur, lumière directe), ce qui peut engendrer :
- une perte de vigilance des équipes,
- des interventions inutiles,
- un rejet du dispositif par les opérateurs.
Les caméras thermiques autonomes haut de gamme intègrent aujourd’hui des algorithmes d’analyse comportementale, capables de :
- faire la différence entre un échauffement dangereux et une source de chaleur normale (ex : moteur d’engin),
- prioriser les alertes en fonction de la gravité détectée,
- apprendre du contexte pour améliorer la précision au fil du temps.
Une solution pensée pour les contraintes du recyclage
Les centres de tri et sites de recyclage présentent des caractéristiques très spécifiques :
- Des zones de stockage étendues, souvent extérieures,
- Des flux de matières hétérogènes (cartons, plastiques, batteries),
- Des configurations évolutives (bennes déplacées, volumes variables),
- Des périodes sans personnel sur site.
Les détecteurs incendie autonomes permettent de s’adapter rapidement à ces contraintes, grâce à :
- des modules mobiles, facilement repositionnables en fonction de l’activité du site,
- une installation rapide (souvent en moins de 30 minutes),
- une interface accessible à distance, via application ou portail client sécurisé.
Une alerte transmise aux bonnes personnes, au bon moment
Le vrai plus d’un système de détection automatique des incendies ? Ce n’est pas seulement la caméra thermique, mais la chaîne complète de surveillance qui fait la différence.
Une fois l’échauffement détecté :
- l’information est analysée automatiquement par le système embarqué,
- en cas de dépassement des seuils critiques, une alerte est envoyée en temps réel,
- elle est qualifiée manuellement par un opérateur dédié,
- puis transmise au responsable du site, avec rapport visuel et indicateurs de température.
Résultat : des interventions ciblées et justifiées, basées sur des données fiables.
Un dispositif au service de la prévention et de la conformité
Les solution de prévention autonomes des départs de feux répondent aux attentes croissantes des :
- autorités de régulation (ICPE, préfectures),
- assureurs, qui demandent des preuves de prévention active,
- investisseurs, qui souhaitent garantir la continuité d’exploitation.
C’est pourquoi en investissant dans la détection autonome, un exploitant réduit son exposition au risque tout en renforçant la valeur opérationnelle et réglementaire de son site.
Ce qu’en dit la réglementation incendie
Les sites de traitement de déchets, tout comme les chantiers de construction, sont soumis à des obligations strictes en matière de prévention incendie, dans le cadre de la réglementation ICPE (Installations Classées pour la Protection de l’Environnement). Parmi les exigences :
- la mise en œuvre de dispositifs de détection et d’alerte efficaces,
- l’élaboration d’un plan de prévention des risques adapté aux matériaux présents sur site,
- la capacité à justifier d’une surveillance permanente, en particulier dans les zones à forte inflammabilité.
Comment choisir une solution de détection d’incendie adaptée ?
Anticiper, c’est protéger son activité
Sur un site de recyclage, un incendie peut causer en quelques minutes des dégâts matériels considérables, une interruption d’activité de plusieurs semaines, et parfois même des conséquences environnementales lourdes. À cela s’ajoutent les difficultés assurantielles : sans preuve d’un dispositif de prévention adapté, les indemnisations peuvent être ralenties, voire refusées.
Anticiper ces risques, c’est faire le choix de la continuité d’exploitation, de la conformité réglementaire, et de la sérénité des équipes. Et c’est précisément l’objectif des solutions de détection incendie RED de Kooi.
Développées pour les environnements à haut risque, comme les centres de tri ou les plateformes de traitement de déchets, les solutions RED combinent :
- une caméra thermographique intelligente, capable de détecter un échauffement avant même l’apparition d’une flamme,
- une transmission instantanée des alertes à un centre d’alerte dédié, actif 24/7,
- un portail client ergonomique pour consulter les images et courbes de température en temps réel,
- et une installation rapide, sans contrainte d’infrastructure.